Alors que l’industrie de la défense connaît une accélération sans précédent, le manque de compétences techniques freine la montée en charge des projets. Ce contexte place le recrutement au centre des enjeux industriels et territoriaux, en particulier pour les PME sous-traitantes.

Depuis la mise en œuvre de la Loi de Programmation Militaire 2024–2030, l’industrie de défense française connaît une transformation profonde.

L’objectif est clair : accroître massivement les capacités de production, relocaliser des chaînes critiques, et sécuriser la souveraineté nationale.

Mais cette montée en puissance ne repose pas uniquement sur les investissements ou les infrastructures. Elle dépend d’un facteur humain fondamental : la disponibilité des compétences.

 

Des tensions fortes sur les profils techniques

Selon les données publiées par la DGA, plus de 10 000 postes restent à pourvoir dans les entreprises du secteur défense. Les besoins couvrent un spectre large, de la production à l’ingénierie, en passant par la maintenance et la cybersécurité. Parmi les métiers les plus recherchés :

  • Ingénieurs systèmes embarqués

  • Chefs de projet armement

  • Techniciens méthodes industrielles

  • Soudeurs qualifiés aéronautiques

  • Opérateurs sur machines à commande numérique (CN)

  • Techniciens de maintenance aéronautique

  • Ingénieurs cybersécurité

  • Ingénieurs qualité industrielle

  • Responsables supply chain

  • Data analysts spécialisés défense

Ces profils sont aujourd’hui critiques pour assurer la montée en cadence des programmes industriels.

 

Une pression accrue sur les PME industrielles

Si les grands groupes de la défense disposent de capacités internes pour recruter et former, la pression est souvent plus forte sur les PME et ETI sous-traitantes.

Ces entreprises, souvent implantées dans des territoires industriels, doivent :

  • Répondre rapidement aux commandes,

  • Livrer dans des délais resserrés,

  • Maintenir un haut niveau de qualité,

  • Et faire face à une concurrence importante sur les talents.

Le recrutement devient ainsi un facteur clé de compétitivité industrielle.

 

Vers une nouvelle culture des talents industriels

Au-delà des volumes à recruter, c’est toute une culture du recrutement technique qui évolue :

  • Revalorisation des métiers industriels : les postes sont stables, qualifiants, bien rémunérés.

  • Ouverture à la reconversion professionnelle : de nombreux profils issus d’autres secteurs peuvent être formés rapidement.

  • Mobilité entre régions : les besoins sont diffus sur tout le territoire – Centre-Val de Loire, Occitanie, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, etc.

  • Attractivité renforcée du secteur défense : stabilité, projets d’envergure, contribution à l’intérêt général.

La relance industrielle ne dépend pas seulement de la volonté politique ou des budgets.
Elle repose sur un élément beaucoup plus simple et essentiel : la capacité à mobiliser les bons savoir-faire, au bon endroit, au bon moment.

Le recrutement est aujourd’hui au cœur de la réindustrialisation française.